Culture, paix et réconciliation
Le 12 mars 2011, à l’opéra de Rome, Riccardo Muti, artiste reconnu, apprécié dans le monde entier et combien estimé sur la scène culturelle italienne, dirige le célèbre Nabucco de Giuseppe Verdi. L’anecdote est connue. Ce jour-là, le maître, à la surprise générale, dans le théâtre célèbre de Rome, va oser un bis… C’est la première fois de toute sa longue carrière qu’il s’y autorise. « Ce soir, dit-il au public nombreux, pendant que le chœur chantait Ô mon pays si beau et perdu, j’ai pensé que, si nous continuions ainsi, nous allions tuer la culture sur laquelle l’histoire de notre pays est bâtie. » Le public tout entier, debout, dirigé par Muti, se met alors à chanter Ô mon pays si beau et perdu… C’est un véritable triomphe.
Le philosophe François Xavier Bellamy* commente ainsi l’épisode : « Lorsque nous n’arrivons plus à faire vivre une culture commune, la société se dissout dans un retour à l’état de nature qui ressemble fort à cet ensauvagement du monde dont se font l’écho médias et politiques. »